- Dictée à l'adulte en groupe classe ou en atelier.
- Ce travail donne du sens aux écrits : ils seront lus.
- Validation et correction collective des messages.
- Construction de phrases concises. Choisir ses mots pour rester dans la limite de 140 caractères.
Pourquoi Twitter ?
Après avoir pris connaissance du travail de Philippe Guilhem, j’ai rapidement adopté le projet. Le support est motivant. On aborde les TICE. Les élèves savent que leurs écrits seront lus, et cela fait la différence. Cela nous permet également de faire rentrer les parents dans la classe ; parents qui ont un rôle important dans ce projet puisque leurs commentaires à nos tweets sont autant de preuves pour les élèves que leurs messages sont bien reçus que d’occasions pour eux de produire un nouvel écrit pour leur répondre.
Les parents participent à la réussite du projet
La réussite de ce travail se fera d’autant plus facilement que les parents jouent le jeu. Ai-je de la chance ou l’ai-je bien vendu ? 22 parents suivent notre compte (pour 29 élèves). Et surtout, les réactions sont fréquentes. Plusieurs réponses nous parviennent même avant la fin de la journée.
Petit bonus : certains parents voient ça comme un excellent cahier de vie numérique, ce qui n’était pas l’objectif initial. Mais si l’on peut faire d’une pierre deux coups, cela m’arrange. Entre cette nouvelle classe et la direction, je n’ai pas vraiment le temps de me plonger dans un cahier de vie ...
Sécuriser le compte
Pour voir ce que nous écrivons, il faut me faire parvenir une demande d’abonnement sur Twitter. C’est moi qui valide l’inscription de nos “followers” après avoir vérifié qu’il s’agit bien d’un parent d’élève (ou d’une classe correspondante par exemple). Mais cette étape n’est pas prévue par défaut. Si on ne modifie pas les paramètres par défaut, tout le monde peut nous suivre.
- Cliquez sur l'engrenage en haut à droite
- Paramètres
- Cliquez à gauche sur Sécurité et confidentialité
- Cochez "Protéger mes Tweets"
Préciser aux parents que tous les tweets qu’ils feront (à des amis, collègues ... ) apparaîtront sur notre “mur”. Cela peut arriver notamment si le parent a déjà un compte actif sur twitter. C’est pourquoi, avant d’accepter une demande d’abonnement, je vérifie les “tweets” de la personne faisant la demande d’abonnement. On peut conseiller dans ce cas de créer un second compte twitter pour communiquer avec la classe.
Durant les premiers jours, j’étais déçu de ne recevoir aucune réponse. En fait, ayant sécurisé le compte, je devais faire une demande d’abonnement à tous les parents en retour pour recevoir leurs messages (demande généralement acceptée immédiatement, ces derniers n’ayant pas sécurisé leur compte...).
“ Faire valider son projet par le CRTICE puis bien expliquer aux parents que notre projet sur twitter est bien sécurisé permettra de compter sur la participation de nombreux parents. ”
Les premiers tweets
Pour tweeter avec nos élèves, le mieux est d’avoir une tablette. Il est possible de travailler avec un ordinateur portable mais je trouve que l’écran relevé crée une séparation entre le PE et les élèves qui ne voient pas les mains de l’enseignant écrire sur le clavier. Le téléphone, pourquoi pas, mais c’est évidemment plus petit. Et les élèves, dès fin novembre, peuvent recopier le message sur la tablette. L’écran du téléphone est ici trop petit, contrairement à celui de la tablette. Après ... On fait avec ce qu’on a !
Pour nos premiers tweets, ma crainte était de me retrouver face à des élèves qui ne sauraient pas quoi dire. Mais, en dernière partie de journée, à la question “que va-t-on écrire à nos parents ? ”, j’ai presque toujours eu des propositions intéressantes.
“ Une fois mon rythme de croisière pris, je fais 2 séances de Twitter par semaine (sur mes 3 jours face aux élèves) pour être sûr d’avoir des choses intéressantes à écrire et pour ne pas trop les lasser. Cependant, lors de séances Twitter en atelier, nous pouvons produire 3 messages par jour. Et quand arrive un message d’un parent, nous pouvons faire une réponse flash par un élève seul. Un compte rendu sera fait brièvement en regroupement.”
J’étais tout d’abord partagé sur la réussite de nos dictées à l’adulte lors des premiers essais. J’avais un peu l’impression de ramer. Je me suis vite rendu compte que c’était normal. Les élèves peuvent être un peu hésitant au début. Il faut, dans un premier temps, les guider. Ensuite, ils finissent par produire beaucoup et même par rebondir entre eux. Il ne faut pas hésiter à intervenir quand un ange passe. Chaque intervention du PE est en fait l’occasion d’introduire une notion langagière (Ouah! Les mots que j’utilise !) qui sera très vite reprise par un élève dans sa future production ou dans la correction d’un camarade lors des prochains tweets.
Entraînement à la copie
Avant de copier les messages sur la tablette, les élèves s’entraînent sur de fausses tablettes : des A4 plastifiées pour les entraînements ou non plastifiées pour les évaluations.
Les élèves trempent les bouts de chacun de leurs pouces, index et majeurs dans la peinture. Puis ils copient le message sur le clavier. Prévoir de nombreuses lingettes pour essuyer les doigts et les claviers plastifiés. J’utilise une couleur différente pour chaque main afin d’inciter l’élève à utiliser les deux en fonction de la position (gauche/droite) de la lettre sur le clavier.
FAIL
Quand les élèves appuient une 1ère fois sur une touche, celle-ci est cachée par la peinture. Il peut être difficile de la retrouver lorsque la lettre revient. Il faut donc appuyer sur un coin de la touche pour garder la lettre en vue et pouvoir compter le nombre de fois où la touche est pressée.
GOOD
Les élèves abordent la notion de mot avec la séparation qu’ils font grâce à la barre espace, mais également la notion de phrase : ils mettent un point quand la phrase est terminée.
WATCH
Veiller à ce que les élèves écrivent bien les lettres dans le bon ordre, de gauche à droite.
Egalement,le travaille doit être propre. Certains élèves colorient les cases ou laissent traîner leurs doigts (et donc la peinture) un peu partout sur le clavier. Je leur explique que pour pouvoir écrire sur la tablette, il faut être propre et précis, sans quoi on écrira n’importe quoi. Il faut n’appuyer que du bout des doigts sur les touches dont on a besoin.
Avant de faire copier le message, il faut évidemment lire la phrase à l’élève en pointant du doigt les mots que nous lisons. Lors des premiers essais, plusieurs élèves vont peut-être oublier l’espace entre les mots. Il faudra leur expliquer que si tous les mots sont accrochés, on ne peut pas lire. Ce cas sera plus marquant lorsque l’élève fera l’oubli en copiant sur la tablette (car il verra le résultat). Il est donc possible de travailler sur la notion de mot à cette occasion.
Les élèves comprennent ensuite rapidement qu’il faut toujours mettre un point à la fin de chaque phrase. La notion de phrase peut être également introduite ici.
Copie du message
Durant la période 1, je copie le message sur ma tablette au rythme de leur production. Je prends le temps de répéter les premières propositions avant que d’autres élèves ne prennent la parole. La première production est souvent faite à la hâte, dans l’excitation de délivrer la super idée que l’on a eu.
Je reprends donc ce message en prenant soin de le répéter lentement au même rythme que mon écriture.
Les élèves doivent voir que j’écris le message qu’ils me dictent. Arrive ensuite rapidement une correction. L’effort est alors fait pour dicter un message pouvant être écrit.
A partir de la période 2, je commence à écrire les messages au brouillon sur ma tablette. Une fois le texte approuvé, je le copie en minuscule script sur une feuille. Puis, je choisis des élèves pour le recopier sur twitter (élèves parvenant à reconnaître toutes les lettres écrites en script).
Au final, la copie du message sur Twitter implique la lecture des 3 écritures :
- le texte sera écrit en cursive par l’enseignant sur un brouillon
- il est lu et recopié sur un clavier présentant des scripts majuscules
- le contrôle de la copie s’effectue sur l’écran en script minuscule
Rapidement, les élèves peuvent copier le message en autonomie. L’ATSEM ou le PE peuvent être présents ou simplement de passage pour superviser, mais l’élève doit rechercher seul. Il n’y a que très rarement desblocages car, dans un premier temps, seuls les élèves ayant montré la compétence d’association minuscule/majuscule peuvent copier les messages.
Les autres élèves vont rapidement se motiver acquérir cette compétence grâce aux des différents outils mis à leur disposition dans la classe.
THINK Je pense à leur lire la phrase / les mots qu’ ils vont écrire, puis à relire leur production (validation).
Avant d’envoyer le message, je viens regarder la production de chaque élève (en général, le texte est écrit par 3 à 4 élèves en fonction de la longueur). Je leur explique les éventuelles erreurs mais ne corrige que celles empêchant la bonne lecture (non séparation de mots ...).
Organisation de la dictée à l’adulte
Dans un premier temps, la dictée s’effectue en fin de journée. Les élèves peuvent ainsi faire le bilan de la journée pour le relater sur leur message. L’activité se fait en groupe classe, mais des ateliers sont également proposés pour permettre à tous les élèves de participer. Des groupes plutôt homogènes sont organisés.
A partir de novembre, j’ai déplacé la production du message à la de matinée. Ainsi, les élèves peuvent le copier durant l’après-midi. Bonus : le message peut être dicté au futur (ce qui va se passer en fin de journée) au présent, comme au passé.
Les élèves les plus éloignés de l’écrit
Ce travail sur Twitter donne du sens à l’entrée dans l’écrit. Les messages que l’on écrit peuvent être lus n’importe quand, n’importe où, par toutes les personnes à qui nous l’adressons. Ecrire, c’est laisser une trace.
Ces messages font donc sens aux élèves les plus éloignés de l’écrit. Organiser des ateliers avec des niveaux homogènes leur permet de participer davantage, mais il convient de les inviter dans des groupes plus performants de temps en temps. Ainsi, ils verront “comment on peut faire pour améliorer un message”.
Babytwit
Il existe une alternative à Twitter : Babytwit, réalisé par une société française. Pas de publicité avec ce service dédié aux écoles primaires. Personnellement, j’utilise Twitter car je connais déjà ce réseau social ayant un compte. La publicité n’est pas réellement visible par les élèves puisqu’à ce jour, c’est moi qui navigue sur l’interface. Mais nous pourrions considérer que ce sont les élèves qui, à terme, se rendent sur twitter pour voir si nous avons des messages.
Ensuite, il n’existe pas encore d’application babytwit pour smartphone. Nombre de parents réagissant régulièrement à nos actualités les consultent sur leurs téléphones. Le choix entre les deux reste le votre.
Bons tweets !
A présent, plusieurs élèves tweetent avec leurs parents quand ils rentrent à la maison... J’espère que, comme eux, vous vous lancerez avec réussite dans ce projet.
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