Tâches complexes

L'élève sollicite toutes ses compétences pour résoudre des problèmes à partir, notamment, de situations proches de la réalité.

La tâche complexe, c'est quoi ?

C'est lors d'une rencontre école collège que j'ai pris connaissance de ce mode de travail : la tâche complexe. S'il nous arrive de faire des recommandations aux enseignants du secondaire pour harmoniser nos pratiques d'enseignement, il faut aussi savoir recevoir de leur part et préparer nos élèves pour le  collège. Surtout quand la situation apporte autant de sens au travail de l'élève.

Concrètement, il s'agit de mettre l'élève dans une situation où il doit réinvestir des compétences diverses pour résoudre un problème qui lui est donné. Pour cela, il doit : 

• utiliser ses compétences acquises (ou en cours d'acquisition),
• utiliser des ressources externes.

C'est dans ce genre de situation que l'on peut mettre un peu plus de sens dans les apprentissages que l'on fait à l'école. À quoi me sert ce que je fais à l'école ?

Complexe, pas compliquée

Complexe signifie qu'il va falloir piocher dans plusieurs tiroirs pour réaliser la tâche. On ne nous indique pas directement que pour ce problème il va falloir ressortir les leçons de géométrie ...  L'exercice doit permettre à l'élève de mettre en place une démarche intellectuelle qui lui est propre. C'est en cela que la tâche est complexe ... et pas nécessairement compliquée.

Différenciation

Lors de ces tâches complexes, on laisse les élèves mettre en place leur propre démarche. L'enseignant les accompagne mais ne les met pas sur des rails qui induirait un raisonnement souhaité. C'est en cela que la tâche complexe permet à tout élève de travailler avec ses compétences. On part de ce que l'élève sait faire. Un expert pourra trouver des éléments de solution experte, tandis que l'élève faible pourra passer par d'autres chemins et trouver également la solution. 

En cela, ce travail permettra à l'élève faible d'approcher une compétence qu'il ne maîtrisait pas encore.

Organisation

Il faut faire attention à ne pas induire les réponses. Si j'utilise le créneau de calcul pour résoudre un problème nécessitant principalement des compétences en calcul, je guide déjà les élèves. Et ce n'est pas ce que l'on veut.

Je veille donc à :

• Choisir un créneau régulier, quelque soit la compétence travaillée. Pour moi, c'est le mercredi matin. Les matières travaillées ce jour-ci varient régulièrement.
• Les consignes de la tâche complexe sont courtes. Je pose un problème. Les élèves se débrouillent pour le résoudre.
• Je donne aux élèves les moyens de résoudre le problème : 
• La tâche peut nécessiter une ou plusieurs séances, des recherches à la maison.
• Les ressources externes que je propose aux élèves sont suffisantes (matériel, affichage, référents adultes, ...).

Exemples de tâches complexes

La plupart des ressources que l'on trouve dans ce domaine sont pour le secondaire. Voici quelques propositions. Avec le temps, j'espère pouvoir proposer un peu plus de situations :

Calcul 

Combien y a-t-il de doigts dans notre école ?

Vous trouverez ici des ressources intéressantes sur la tâche complexe et ce problème précis. L'exemple montre combien la tâche complexe est un bon moyen de différencier le travail dans la classe.

Grammaire (et vocabulaire)

Écrire cette phrase dans le bon ordre puis la traduire.

Texte circulaire sans ponctuation. Plusieurs mots sont "bizarres", inconnus. Il faut solliciter ses compétences en grammaire pour trouver le début et la fin. Le vocabulaire médiéval permet de se plonger légèrement dans l'histoire. La "traduction" de cette phrase permet de vérifier la démarche grammaticale effectuée et amène les élèves à observer l'évolution de la langue française.

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Texte circulaire.pdf

Anglais (et mesures)

Préparer des pancakes avec une recette en anglais.

Le résultat de cette tâche se verra à la dégustation. Si c'est bon, c'est que j'ai, a priori, bien compris la recette et respecté les dosages. Un petit plongeon dans la culture anglaise est également fait à cette occasion. On sollicite également des compétences en mesure avec l'utilisation d'outils de mesure (que les élèves doivent demander eux-même), et en effectuant des conversions.

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Sciences 

Un mort-vivant, c'est mort ou c'est vivant ?

Question d'élève qui nous a amené à quitter le fil de la séance pour débattre sur la nature d'un mort-vivant. Ce travail peut débuter en groupe classe avant d'essayer de structurer des idées par groupes d'élèves ayant le même point de vue ou au contraire des avis divergents. Cette question amène les élèves à déterminer ce qui fait que quelqu'un est caractérisé de vivant, de mort. Plusieurs éléments de sciences sont donc repris : la respiration, les muscles, les organes, ... C'est aussi un bon moyen d'évaluer les démarches intellectuelles des élèves et de voir qui a une démarche scientifique. Certains pourront être un peu trop excités par la question et partir sur des réponses fantasmatiques, d'autres arriveront à se détacher pour analyser le problème.

Il est possible d'imaginer différentes situations :

- Travail autour du calcul d'aires : terrain à tondre, fenêtres de building à nettoyer, réaliser (avec du matériel) une maquette d'une maison à construire, ...

- Mélanger art et géométrie en reproduisant des oeuvres à la manière de certains artistes utilisant les formes géométriques, ...

- Utiliser diverses compétences en sciences pour réaliser un objet.

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