Programmes 2024 & 2025 : passage du CE2 au CM1

 



Vous avez surement déjà vus passer quelques informations sur les nouveaux programmes de cycle 2 et de cycle 3 qui seront vraisemblablement tous à appliquer dès la rentrée de septembre 2025. Vous les avez peut-être déjà détricotés. En voici ma lecture, en me concentrant sur ce passage du CE2 au CM1.

En suivra rapidement mes propositions de programmations pour la prochaine rentrée. Un peu tôt ? Il y a une concertation avant ? Je ne suis pas sûr que la concertation proposée modifie beaucoup de choses (voire quoi que ce soit). 

Avec les nouveautés majeures en numération pour le cycle 2, nous sommes dans l'urgence d'adopter dès que possible les changements aux niveaux suivants. Et qui sait ? Peut-être avons-nous des éléments intéressants.


Les probas et l'algèbre ?

    En mathématiques, ce qui m’a rapidement sauté aux yeux, c’est l’intégration des probabilités et de l’algèbre à l’entrée du cycle 3. Premier réflexe : « on nous alourdit toujours nos missions sans jamais en alléger en contrepartie ». Je suis donc allé un peu plus loin et cette nouveauté me parait intéressante d’autant que l’on peut voir que certains éléments du programme sont un peu allégés (pour mieux maitriser les notions abordées) et que ces deux inserts ne sont pas volumineux. Ils apportent d’ailleurs un petit peu de nouveauté qui intéressera surement aux élèves et les aidera à mieux appréhender l’univers mathématique.




Numération

  • La découverte des fractions est donc faite à présent au cycle 2, ce qui allègera le travail en CM1. 
  • On se cantonne à l’étude des nombres entiers à 6 chiffres, ce qui semble être une bonne chose de ne pas aller jusqu'aux millions en CM1.
  • Fractions et décimaux, on ne va que jusqu’aux centièmes. Mais c'était déjà le cas avant il me semble.


Calcul 

  • Si la numération reste un élément central de l’entrée dans le cycle 3, le chapitre sur les quatre opérations n’est pas un élément riche en nouveauté pour les élèves. On s'attèlera évidemment à renforcer la maitrise des opérations, en intégrant petit à petit les fractions et les décimaux. L'élément principal est l’accent mis sur la résolution de problèmes pour mettre du sens derrière ces opérations. 
  • Si la résolution de problèmes a toujours été présente dans les programmes, la présentation 2025 leur permet de prendre une place plus centrale lorsque l’on parle de calcul.


Mesures

  • L’étude des relations entre les unités de mesures doit se faire sans les tableaux de conversions. Ces tableaux pourront être utilisés ultérieurement dans le parcours de l'élève. Si on peut estimer que ce tableau pouvait en aider plus d'un, il est effectivement intéressant de leur permettre de se concentrer sur des études deux à deux entre les différentes unités afin de mettre davantage de sens sur leurs relations.


Calcul mental

  • Cette partie est moins fournie que sur les précédents programmes.
  • Les attendus par rapport aux précédents programmes sont plutôt équivalents en CP et CE1, mais on n’avance moins vite au fil des années. Du moins le détail des calculs à maitriser est moins important. Il n’y a quasiment pas d’évolution entre les attentes du CE2 et celles du CM1 si ce n’est l’ajout de calcul mental avec des décimaux en fin de parcours.
  • Ma programmation détaille un petit peu plus les calculs à maîtriser mentalement au fil des années. Il me semble possible d’avancer un peu plus dans ce domaine (si c’est travaillé chaque année). Vous trouverez des outils avec les ceintures de calcul mental et sur des supports à venir.


Informatique et programmation

  • Le chapitre sur l’informatique sort de la zone primaire et ne débute qu’à l’entrée en 6ème.
  • On garde tout de même une trace de ce domaine dans les programmes de sciences publiés en 2023. Dans les compétences générales, on évoque l'outil numérique pour les recherches, pour communiquer des résultats et pour le traitement de données. On retrouve également les compétences numériques avec les objets techniques et la programmation ...
  • ... Toutefois, dans la partie « se repérer dans l’espace » (mathématiques), on lit un passage optionnel sur la programmation avec des objets électroniques. Il est vrai qu’il est souvent compliqué de l’aborder en classe si l’enseignant n’est pas à l’aise avec ce milieu et si on n’a pas le matériel adapté. Aujourd’hui, on peut assez facilement s’en procurer sous forme de prêt, mais la possibilité de fournir ce matériel à grande échelle reste évidemment très limitée.
  • On se contente alors de travailler la programmation de déplacement, la verbalisation sur des supports plus simples et abordables : un papier quadrillé, une carte, … Ce qui est déjà très formateur et qui permettra plus facilement à chaque enseignant de s’y lancer.



En français


Les attendus en écriture et en oral sont toujours assez diffus, présentant les compétences que les élèves doivent acquérir. Sur les programmations que je présente, je privilégie des thèmes et activités concrètes.


Si l’on regarde l’étude de la langue, les seuls changements que je peux noter sont :

  • L’absence de complément circonstanciel en CE2. Pour ma part, je le garde dans ma programmation de ce niveau. Sa présence n’est pas une difficulté et il permet d’enrichir grandement les productions d’écrits.
  • Le passé simple disparait du CM1 et apparait à partir du CM2 à toutes les personnes. Là aussi, j’ai tendance à conserver l’apprentissage de ce temps aux troisièmes personnes en CM1. Ce maintien permet d'étudier des textes plus intéressants. Je détaillerai prochainement mes propositions pour la conjugaison dans un autre article.


Selon les projets menés, je présente même le conditionnel aux CM1, pour travailler les marques de politesse notamment. Ce travail a des bénéfices sur l'étude du futur. Il permet de faire la distinction entre la terminaison -rai et celle du conditionnel -rais, erreur que nous rencontrons souvent dans nos classes. On entend d’ailleurs régulièrement des linguistes parler de l’importance de travailler cette distinction avec nos élèves. Après l’avoir expérimentée, j'en suis assez satisfait. C’est pourquoi je prévois également de continuer à initier rapidement les élèves à ce temps dès le CM1, sans attendre la 6ème. 


Vous l’aurez compris, j’ai tendance à en proposer un peu plus en EDL. Vous trouverez aussi, sur mes programmations, la présence en CM1 des expansions du nom. Alors que les élèves ont déjà étudié l’adjectif en CE1 et CE2, les expansions du nom sont un moyen efficace de renforcer cette notion dans le groupe nominal. Les compléments du nom et les propositions subordonnées relatives sont des nouveautés qui viennent renforcer cette notion. Les élèves comprennent que dans une phrase, il est possible de donner des informations supplémentaires au verbe (Compléments du verbe), des informations supplémentaires à la phrase (compléments de phrase / C.Circonstanciels), des informations supplémentaires au nom (expansions du nom).


La construction de phrases de plus en plus complexes prend alors davantage de sens pour eux. La notion d’adjectif en sort renforcée.


Ce qui n'est pas au programme n'a pas à être évalué. Mais la présentation de certaines notions, sans aller trop loin, a des bénéfices sur les attendus du programme.



Au final, les modifications les plus importantes portent sur les mathématiques, dans la continuité des nouveaux programmes de cycle 2, confirmant l'importance des progrès à effectuer dans ce domaine. Je suis assez impatient d'effectuer ces quelques changements.



Commentaires

Articles les plus consultés