dimanche 16 juillet 2023

Kimonos : retour sur expérience


Voici un rapide retour sur mon année avec les ceintures et les kimonos. Vous connaissez les ceintures de compétences. Pour obtenir un kimono d'une certaine couleur, il faut obtenir suffisamment de ceintures d'une même couleur. Les élèves sont ainsi incités à travailler l'ensemble des compétences, et pas juste leurs préférées.

Plan de travail
Pour les aider dans leur travail (autonome), la couverture placée sur ces porte-vues leur sert de plan de travail. 

Quelles compétences ?
Chaque enseignant choisit les compétences qu'il souhaite travailler. Pour ma part, j'en utilise le plus possible : 13 l'an dernier en CE2 et CM1. Je rajoute l'oral à la prochaine rentrée. Tout est partagé dans la rubrique ceinture.

Les élèves
Avec le dernier kimono (appelé désormais kimono doré) exigeant l'obtention de toutes les ceintures dorées, je pensais être tranquille et donner un challenge quasiment inatteignable aux élèves. Cette année, un CM1 a réussi. Un élève de CE2 était également assez proche de l'obtenir. C'est donc tout à fait possible.


Pour l'enseignant
Cela demande tout de même pas mal de corrections. Chaque demi-journée, il y aura des ceintures à corriger. Les élèves sont d'ailleurs là pour vous le rappeler : "Maiiiiitre. Tu as corrigé mes ceintures ?"

L'investissement
L'investissement était très bon, si bien que les deux derniers jours d'école, beaucoup d'élèves réclament la passation de certaines compétences : les ceintures qu'ils ne peuvent pas passer en autonomie (tables de multiplication, calcul mental, fluence ...) afin de compléter un dernier kimono tant désiré. Certains parents m'ont même dit qu'ils s'étaient pris au jeu, qu'ils suivaient le plan de travail de leurs enfants et leur donnaient quelques objectifs par semaine/mois.

Evidemment, certains élèves se motivent moins que d'autres. Certains sont plus lents dans le travail et n'ont pas le temps de tout passer. L'idée est aussi de laisser les élèves devenir autonomes par eux-mêmes sans avoir à être trop derrière eux. Certains finissent par s'y mettre en cours d'année et regrettent de ne pas s'y être mis plus tôt.

Le nombre de compétences étant important, il est compliqué d'avancer suffisamment dans chaque domaine pour les élèves dont le temps consacré à ces ceintures est plus léger.

Pour les classes à simple niveau, prévoir du temps d'autonomie dans la semaine. Cela peut être sur des temps réservés aux ateliers : l'enseignant tourne avec des petits groupes d'élèves.

Evaluations
J'affiche dans un coin de la classe l'ensemble des tableaux de suivi ainsi que le récap' avec l'obtention des kimonos. Ces tableaux me permettent de suivre l'avancée générale par compétence.

En haut à droite : l'obtention des kimonos (CE2 puis CM1)

Les élèves ayant un assez bon niveau arrivent généralement au kimono bleu. Selon l'investissement et les capacités, ils arrivent plus loin. Comme pour un PAP, il est possible de dispenser les élèves dyslexiques/dysorthographiques des ceintures d'orthographe et de conjugaison, ou du moins, d'être plus souple. Les élèves ne parvenant pas au kimono bleu ne sont pas forcément faibles. Ils peuvent être peu autonomes et/ou un peu lent à la tâche et ne se libèrent pas assez de temps pour les ceintures.

L'idéal serait que tous soient très investis dans ces ceintures. Cela permettrait de remplir très rapidement les LSU en observant simplement le niveau atteint dans chaque compétence.

Dans l'ensemble, je note une plus grande autonomie et un plus grand volume de travail depuis que je mets ce système en place. D'un point de vue personnel, le niveau des élèves en fin d'année me semble encore plus satisfaisant.

Pour les inciter encore davantage à s'y lancer, j'ai modifié un peu la couverture de leur porte-vue pour laisser apparaitre les niveaux "LSU" selon la ceinture obtenue. J'ai repris les observations du livret scolaire : non atteints, partiellement atteints, atteints (à renforcer), atteints, dépassés.


Retour par matière

Pour l'ensemble des matières, plusieurs élèves ont pu atteindre le niveau le plus élevé, ce qui confirme que le niveau n'est pas trop élevé pour chaque discipline. L'ensemble des compétences travaillées sur ces ceintures se base sur les programmes mais aussi sur l'observation des capacités des élèves au fil des années. Cependant, dans chaque classe, il peut arriver que certaines matières ne soient pas autant travaillées faute de temps ou de choix ... Ces résultats sont pour moi un indicateur intéressant sur les notions à étudier, à renforcer.

Mesures :

Cette année écoulée me montre que les conclusions de certaines évaluations internationales ont pu se retrouver dans ma classe. On nous indiquait par exemple qu'une attention particulière devait être portée à l'étude des mesures. Dans l'école, il m'avait été rapporté que le temps dévolu à cette compétence n'avait pas été aussi important que dans d'autres matières. Cette ceinture a donc été plus discriminante pour les élèves de CM1. A l'inverse, après une année complète à travailler le programme de Mesures en CE2, une grande partie des élèves autonomes de ce niveau a atteint des ceintures très satisfaisantes. 

Calcul mental

De la même manière, cette année de travail m'a montré à nouveau l'importance de travailler le calcul mental régulièrement. Le travail entamé très tôt a permis aux CE2 d'avoir un niveau plutôt homogène sans élève coincé sur une des premières ceintures, alors que cette ceinture était très discriminante pour les CM1. De nombreux élèves se sont montrés rapidement coincés, et un travail de niveau CE2 a dû être repris avec eux pour avancer davantage.


Au final, la mise en place des ceintures et des kimonos représente un bon outil pour les équipes enseignantes afin de repérer quelles sont les compétences à renforcer à chaque niveau.

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